En parallèle de la transformation numérique, la prochaine vague de transformation des entreprises sera celle du développement durable et de la révolution écologique.

La crise de gouvernance récente de Danone a mis en lumière les enjeux du « stakeholder capitalism » et le besoin de concilier deux tendances trop souvent perçues à tort comme contradictoires : éthique et profitabilité.

Plusieurs entreprises ont démontré que l’on pouvait parfaitement concilier ces deux notions. Et de plus en plus de sociétés en font un impératif stratégique ou un axe de différentiation majeur :

  • 45% des entreprises qui font partie du FTSE 100 ont ajouté un objectif ESG dans les bonus annuels de leurs principaux cadres dirigeants, dans le plan d’investissement à long terme ou les deux, selon PwC.
  • Schneider Electric, considérée par Corporate Knights comme l’entreprise la plus durable au monde, tire 70% de ses revenus de solutions considérées comme durables.
  • Les marques Sustainable Living d’Unilever (Ben & Jerry, The Vegetarian Butcher,…) ont eu une croissance de 69% supérieure au reste du groupe en 2018.
  • Kering a annoncé qu’en 2020, 88% des matières premières utilisées par le groupe était traçable.
  • L’Oréal figure parmi les 5 entreprises les plus avancées dans le monde en matière d’égalité hommes-femmes.
  • Microsoft vise un bilan carbone négatif dès 2030. Atos s’engage à atteindre la neutralité carbone dès 2028. IBM et Capgemini dès 2030. SAP s’est engagé sur une démarche holistique depuis de nombreuses années, qui inclut des actions concrètes non seulement sur le changement climatique mais aussi sur l’éducation, la pauvreté ou la santé.
  • BNP Paribas vient de s’engager devant ses actionnaires à un plan de réduction de 10 % de l’exposition de ses portefeuilles de crédit au secteur pétrole et gaz.

Je pourrai continuer cette liste mais c’est inutile, nos conversations avec les dirigeants des entreprises avec qui Forrester travaille sont plus qu’explicites : c’est l’une des principales priorités des comités exécutifs.

Comme le résume très bien Chris Leong, CMO de Schneider Electric, que j’ai interviewé récemment : «Le cœur de notre stratégie est de nous concentrer sur la transition énergétique. Mais l’environnement n’est que l’une des facettes de notre transformation. Nos efforts autour du développement durable améliorent notre performance, notre capacité d’innovation et notre attractivité en tant que marque. Ils créent de la valeur.”

C’est non seulement un enjeu économique mais de plus en plus un enjeu de survie. Les consommateurs et les employés sont de plus en plus exigeants et attendent des entreprises qu’elles s’engagent. Pour recréer la confiance, les entreprises doivent faire ce qu’elles disent et démontrer la manière dont elles contribuent à la société. Celles qui ne le feront pas perdront leur valeur de marque.

C’est d’autant plus vrai que de très nombreux acteurs disruptifs et de nouveaux entrants dans tous les domaines sont en train d’innover et de faire évoluer nos perceptions comme Oatly, Allbirds, Too Good To Go, Ynsect, Northvolt, Beyond Meat pour n’en citer que quelques-uns.

La question n’est donc pas de définir une stratégie de développement durable mais d’intégrer le développement durable dans la stratégie d’entreprise : comment exécuter et implémenter cette approche dans chaque fonction, dans chaque business, du sourcing de produit au consommateur final, quelle gouvernance mettre en œuvre, avec quels KPIs ?

Pour approfondir ce sujet passionnant, revisionnez gratuitement notre webinar du 1er juin dernier avec ma collègue Aurélie L’Hostis, Senior Analyst, et Xavier Michel, Directeur en charge des affaires publiques, de la RSE et des Partenariats économiques de la MACIF.